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Les poussées intérieures                                                                                    Technique terre polie

Utilitaires ou «décoratives », le tournage de chacune de mes pièces s’exécute ainsi :

partant d’un cylindre épais, la pièce n’est ensuite tournée que de l’intérieur, sans aucune intervention à l’extérieur.

Par un geste de poussée, le vide en révolution s’expanse et fait craqueler l’extérieur de la pièce.

Cela permet de donner une certaine texture à la terre, de révéler sa nature. Son grain apparaît, affleure la surface peau qui se comporte comme une écorce d’arbre.  

Elle se fendille, crée des réseaux et s’anime.

Si en plus le cylindre initial est strié, incisé, ces marques imprimées vont ensuite se distendre, évoluer, vriller selon le tournage. Ce mouvement qui part de l’axe central et vertical pour pousser vers l’extérieur est aussi celui de la croissance de l’arbre.

L’arbre est le symbole de la vie, en perpétuelle évolution. Il évoque tout le symbolisme de la verticalité, comme la position debout de l’homme.

Une forme verticale dont les forces internes poussent ses limites vers l’extérieur, n’est-ce pas le principe même du tournage ?

C’est en tout cas une vision du tournage qui est le reflet de ma recherche personnelle.

Elle ne se limite pas à l’exploration d’une technique mais correspond à une quête de l’énergie créatrice qui m’anime, de cette poussée intérieure.

Cette quête prend son sens au fil du temps.

Le polissage des pièces permet de raffiner cette énergie, et d’exprimer une dualité dont chacun des caractères renforce l’autre, comme une recherche d’équilibre.

 

Les pièces sont réalisées en faïence, polies plusieurs fois et cuites à 980 degrés.

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